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A VOTRE TOUR LES GARS !

Dernière mise à jour : 9 juin 2022


Il y a déjà des décennies que les recherches et les revendications pour la création d’une pilule masculine ont commencé mais…sans succès. La récente décision annoncée par Olivier Véran le 9 septembre 2021 de rendre la contraception hormonale gratuite jusqu’à 25 ans a eu pour effet de légitimer la charge de la prise de la contraception par les femmes (en plus de sous-entendre qu’après 25 ans, il est temps de faire des enfants…). Alors à quand une contraception hormonale partagée au sein du couple ?


Ras-le bol de la pilule ?


La pilule contraceptive, autrefois symbole de l’émancipation féminine et perçue par les femmes comme un moyen de garder le contrôle de leurs corps et de leur sexualité semble à présent abandonnée ou décriée par certaines. En effet, même si la pilule facilite la vie à beaucoup de femmes, que ce soit pour améliorer la régularité des règles ou pour son efficacité contraceptive, elle reste néanmoins un élément qui bouleverse le corps de la femme comme en témoignent ses multiples effets secondaires : prise de poids, acné, baisse de la libido… et pleins d’autres choses très réjouissantes. Arrêter la pilule peut alors paradoxalement paraître comme une libération du corps de la femme, le retour à un cycle menstruel normal et naturel.

C’est aussi un moyen de partager la contraception au sein du couple. La contraception hormonale féminine est associée à une charge lourde à porter, ne serait-ce qu’avec les oublis de pilule qui est l’une des premières causes de grossesse non désirée en France: plus d'une grossesse non désirée sur cinq. Mais il y a aussi une culpabilisation des femmes qui tombent enceintes des suites d’un oubli de pilule. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, prendre la pilule n’est pas si aisé et représente une contrainte à laquelle la femme doit toujours penser. C’est pourquoi de plus en plus, les femmes militent pour une charge contraceptive partagée au sein du couple hétérosexuel.


La contraception hormonale masculine : comment ça marche ?


Est-ce un processus plus complexe de créer une contraception hormonale masculine ? Après tout, on pourrait se dire que comme l’homme est « fertile » tous les jours de l’année, et la femme seulement quelques jours par mois par le biais de l’ovulation, il serait plus logique que la contraception soit portée par l’homme. Mais les études scientifiques montrent que justement cette création de spermatozoïdes en continu rend la création d’une contraception masculine d’autant plus compliquée. Il faut soit empêcher la spermatogenèse, soit rendre les spermatozoïdes obsolètes sans rendre l’individu stérile. De plus, certains chercheurs jugent que la pilule hormonale ne serait pas compatible avec le système corporel masculin : le Docteur Mieusset déclare dans une interview « Il n'y aura jamais l'équivalent de la pilule pour hommes, c'est irréaliste. Physiologiquement, ce n'est pas possible. Tout simplement parce que les hommes ne peuvent pas prendre de testostérone par voie orale, c'est trop toxique pour le foie. » La testostérone est en effet une hormone connue pour provoquer ou exacerber certains problèmes de santé si elle est mal prescrite ou mal prise : elle est par exemple interdite pour les patients atteints d’un cancer de la prostate. La contraception hormonale masculine existe donc mais sous forme d’injection d’un substitut de testostérone : l’éthanthane de testostérone et non sous forme de pilule. Ce substitut de testostérone « trompe » le cerveau, plus précisément l’hypothalamus, en lui faisant croire qu’il y a trop de testostérone dans le sang, le cerveau arrête donc la production de testostérone et donc de spermatozoïdes.


D’autres méthodes de contraception masculine:


Messieurs, d’autres méthodes de contraception vous sont accessibles mais honnêtement elles sont peu pratiques et assez encombrantes. Certaines de ses méthodes utilisent la chaleur c’est le cas d’un sous-vêtement contraceptif chauffant. Il s’agit d’un slip qui fait remonter le scrotum et fait augmenter la température des testicules d’au moins deux degrés. Cette température empêche la spermatogenèse, les spermatozoïdes ne pouvant pas être conçus sous une température trop élevée. Seulement cette méthode est assez encombrante, le sous-vêtement doit être porté par l’homme au moins quinze heures par jour et ça tous les jours ! On peut également citer des trouvailles plus récentes en matière de contraception comme le bain pour testicules COSO, créé par la chercheuse allemande Rebecca Weiss. Ce dispositif marche avec des ultrasons, l’homme trempe ses testicules dans un petit appareil rempli d’eau et chauffé pendant au moins quinze minutes. Il faut aussi attendre au moins deux semaines. Mais ces méthodes contraceptives, bien qu’ayant de nombreux avantages comme l’absence d’hormones, ou encore leur totale réversibilité, sont encore balbutiantes et utilisées par peu d’hommes.


Une égalité de la contraception…encore une illusion lointaine ?


Les méthodes de contraception masculine sont encore méconnues et peu répandues. La créatrice de COSO déclare qu’elle s’est rendu compte du manque de choix des contraceptions masculines suite à un cancer du col de l’utérus qui lui rendait impossible toute contraception hormonale. Elles sont aussi encore peu avenantes, les méthodes ont tendance à rebuter. Il est vrai par exemple qu’une injection intra-musculaire peut se révéler plus lourde à porter qu’une simple pilule à avaler ou peut tout simplement faire peur.

De plus, la contraception masculine, qu’elle soit hormonale, thermique ou à ultrasons a un délai de trois mois (hormonale et thermique) ou deux semaines (ultrasons) avant d’être fonctionnelle. Elle peut sembler moins pratique mais elle est aussi moins mise en avant et en valeur. Contrairement à la pilule contraceptive qui est prescrite par tous les médecins généralistes en France, l’injection contraceptive n’est prescrite que par quelques généralistes. L’un des arguments utilisés par les médias pour justifier ce manque de moyen de contraception masculine est la présence d’effets secondaires, un argument qui n’a sûrement pas manqué de faire grincer des dents les femmes qui prennent la pilule et qui ont alors déplié avec désespoir la notice de leur pilule en remarquant la myriade d’effets secondaires qui leur sont imposés.

Une différence de traitement visible entre les hommes et les femmes qui fait réagir ; pourquoi la souffrance des femmes sur la contraception devrait être tolérée alors que celle des hommes ne l'est pas? Cette différence décourage aussi ; malgré l'abondance de moyens masculins de contraception, aucun ne semble vraiment apporter de changement concret…



Sarah JAMBU - 15 décembre 2021


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