Aujourd'hui nous partons en balade à Anguille-sur-Roche. Il nous faut prendre le bateau pour rejoindre ce village de pêcheurs niché sur quelque récif au large.
Enfin apparaissent les premiers édifices. Tout d'abord la forteresse de Von Muschelschale. Construite en 1626, c'est un stupéfiant assemblage de roches épaisses dans une fine dentelle. Ce qui permettait de résister au feu ennemi, tout en gardant une vue dégagée sur l'océan.
Nous entrons dans le port, et enfin voyons poindre les charmantes maisons colorées. C'est une tradition qui date des premiers habitants de l'île. La diversité des couleurs est ici symbole de gaieté et de bonne fortune. Devant nous, dressée face à la mer, se trouve l'église Saint Gourgandin. Elle est si grande que nous craignons d'être écrasés. L'océan est immense, effrayant, et par le passé beaucoup de bateaux faisaient naufrage. Face à ce danger permanent, les habitants ont voulu s'assurer une providence aussi grande que possible en élevant les murs toujours plus hauts.
Notre embarcation arrive à quai, et nous pénétrons dans les ruelles sinueuses. Comme en témoignent les colombages et l'irrégularité de l'agencement, les habitations ont été construites au fur et à mesure, au besoin. Les véhicules ont du mal à se déplacer dans les étroites routes pavées, ce qui en fait un parfait lieu de balade. Il est midi lorsque nous arrivons sur la place du marché, véritable carrefour du village. Nous croisons beaucoup d'habitués très énergiques. On y trouve marchands de fruits et légumes, fromagers… Mais les stands qui ont le plus de succès sont les poissonniers. Daurades et lieus côtoient crevettes et autres crustacés. À une terrasse nous optons pour le Hainesse, de l'anchois revenu dans du beurre assaisonné d'herbes locales. Autour de nous les gens rient, jouent aux cartes… Il semble que le temps s'écoule différemment sur cette île.
Au centre de la place se tient une fontaine. On peut y lire : « Longue vie à Anguille-sur-Roche ! Fondée en 2019 par le Cényl Tocare ».
Le cœur d'une ville est rempli d'histoires. Les espoirs et les rêves de centaines de milliers de personnes de différentes générations se matérialisent en maisons, en jardins. Et chaque nouvelle pierre vient habiller d'une nouvelle histoire la plaine ou la colline sur laquelle repose la ville. Un agrégat de passions de différentes ères, de différents horizons.
Les cités aux routes quadrillées, séparant des bâtiments cubiques standardisés, sont bien plus impersonnelles. Elles semblent avoir été créées par un unique esprit tout puissant, qui voulait imprimer son idéal.
Depuis SimCity, les jeux vidéo de gestion de ville ne manquent pas. Mais ces-dernières finissaient par devenir des machines de maintien en vie des habitants, qu'il faut constamment fixer.
Le superbe Townscaper au contraire se débarrasse du gameplay de gestion pour laisser place à votre créativité. À vous les ruelles sinueuses, les maisons en pierres, les jardins, les terrasses, tout ce qu'il faut à un quartier historique pittoresque.
Le jeu démarre sur les eaux d'une mer calme. En un clic une maison apparaît. Quelques autres créeront une place ou une ruelle. Peu à peu, vous voyez votre ville se former étage par étage. La prise en main est on ne peut plus simple : un clic pour construire, un clic pour retirer. Pas besoin de passer des heures dans un inventaire à chercher l'élément parfait, toute la philosophie du jeu tient dans l'agencement des bâtiments les uns avec les autres. Le moteur du jeu s'occupe lui-même de choisir les textures en fonction des structures que vous créez. Un cercle de maison fera pousser un jardin en son sein, les escaliers se taillent d'eux-même entre les interstices, les grandes tours se coiffent d'une flèche. Il existerait même une technique très secrète pour créer des villes qui flottent dans les airs… Pas d'indication, pas d'objectif ; libre à vous de construire ce qu'il vous plaît, d'explorer les différentes formes que vous pouvez donner à vos rues.
Une des grandes spécificités du jeu est que la grille de construction n'est pas un quadrillage de lignes perpendiculaires. Prises d'un élan de liberté, les lignes ne peuvent s'empêcher de dévier, de se courber. Ce qui contribue grandement à l'aspect naturel de la ville historique. Le jeu est minimaliste, mais rempli de détails : les oiseaux qui se posent sur vos toits, l'intérieur des maisons qui s'illumine quand vous faites tomber la nuit… Rien de plus relaxant après une dure journée que de lancer le jeu et d'écouter les petits ploc ploc des bâtiments qui s'ajoutent à votre ville.
Dédé - 15 décembre 2021
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